coup de gueule contre la SNCF

comme à chaque mois de novembre et comme la plupart de mes consoeurs et confrères, je me suis rendue au pélerinage des dentistes, l'adf, au palais des congrès de paris.
j'avais acheté mon billet de train en spécifiant que je voulais le trajet aller le mercredi 26 novembre et rentrer le samedi suivant, sans préciser la date du samedi car je l'ignorais. et comme la guichetière sncf possède un calendrier sur son ordi, c'était plus facile pour elle. elle m'a donc vendu les billets, j'ai payé et elle m'a glissé les billets bien rangés dans une enveloppe. je suis repartie sans vérifier. or, le samedi du retour, il s'est avéré que le billet de retour avait été édité en date du 28 novembre, soit le vendredi et non le samedi comme je l'avais demandé. faisant confiance à la guichetière, je n'ai à aucun moment jugé nécessaire de vérifier. hélas, sachez que la sncf tamponne les billets dès que la guichetière vous les vend, de la mention '' ticket vérifié par le client". autrement dit, la guichetière, même si elle se trompe, ce qui a été mon cas, est hors de cause dès le moment où vous prenez possession des billets dans votre petite main innocente. et une fois dans le train, vous ne pouvez rien opposer , sinon votre colère, aux controleurs qui vous font repayer le billet plein tarif. autrement dit, vous payez deux fois pour ne voyager qu'une fois! belle arnaque de la sncf.
bref, dans le train, ça s'est mal passé et ça a failli finir au poste des flics tellement j'étais en colère. mon job n'est pas de vérifier le boulot de la guichetière sncf.
dorénavant, j'irai en avion.
mais pour celui qui n'en a pas les moyens , il se fera bais.. par la sncf.


mardi 17 février 2009

dialogue de fous

Mardi : une assistante dans le caramel.
Le boulot de Mlle consiste à débarrasser le fauteuil, nettoyer et ranger entre deux patients de manière à ce que chacun aie l’impression d’être le premier, le dernier et le seul patient de la journée. Puis elle doit donner le rdv suivant au patient qui part, accueillir celui qui arrive tout en répondant au téléphone à celui qui voudrait venir aussi. Pas facile car elle bénéficie d’environ six minutes pour cela. Et en plus elle doit m’assister au fauteuil.
Mais Mlle n’était pas en forme aujourd’hui. Un monsieur vient pour un rdv mais elle oublie de le noter sur l’agenda. Pas fichue de déterminer une heure de rdv à une personne au téléphone, elle hésitait entre divers horaires, différents jours. C’est moi qui ai finalement stoppé les dérives du pointeur du mulot sur l’écran d’ordinateur.
- « imposez-vous ! »
- « ben euh… »
- « c’est vous qui dirigez l’emploi du temps, pas les gens. Cette fonction est la vôtre, vous n’avez ni dieu ni maitre dans la gestion du temps. A part moi. »
- « gggnn ? »
Pas fraiche l’assistante aujourd’hui.
Et au fauteuil ? pareil. Elle est censée aspirer l’eau et la salive avec la pompe à salive. Mais pour cela, il faut poser la dite pompe dans la bouche du patient. Elle la tient en l’air comme la torche de la statue de la liberté. Je lui fais signe :
- « ben alors ? »
- « ben quoi ? »
elle comprend pas.
je lui montre la pompe et lui fais signe à nouveau
- « ben quoi ? »
- « ben le monsieur va se noyer bientôt. Vous attendez quoi avec la pompe en l’air ? »
- « ah ? ah oui ! »
ça y est. Elle a compris !
un peu plus tard, j’annonce ce que je vais faire, elle peut donc préparer le matériel adéquat. Mais rien ne vient.
Elle est en pause ? c’est sur quel bouton qu’il faut appuyer ?
puis, je commence à sortir le matériel pour prendre un cliché radio mais je m’aperçois que je l’ai déjà fait à la dernière visite. Donc j’éloigne le cône radio. Qu’à cela ne tienne, elle ramène consciencieusement le cône et sort le matériel radio.
- « non »
- « ah bon ? »
- « ben non »
- « ah ? »
- « faut suivre un peu »
mais je sens bien que c’est pas le jour.
Demain, elle va à la visite médicale. Sera-t-elle apte ?

Mercredi : la dépression.
Que les gens soient dépressifs, ça arrive. Mais qu’ils ne viennent pas me pleurer dans les bras ! je reçois une jeune femme qui va pas bien. Elle a refusé de s’alimenter pendant deux mois à cause de problèmes avec sa grand-mère.
Ppfff…les mémés alors…
Elle a un quart d’heure de retard et lorsqu’elle s’installe sur le fauteuil, elle me regarde avec une furieuse envie de se mettre à chialer.
Je déteste ça, les chialeuses. Si ta vie va pas bien, va voir un psy. Pas un dentiste.
Elle a une belle carie (parmi d’autres). Je la sens fragile, très fragile. ( la patiente, pas la carie). Alors que je l’examine, elle m’annonce qu’elle va s’évanouir.
Je t’ai encore rien fait, c’est pas jeu !
- « pardon ? »
- « je risque de m’évanouir »
- « ah bon ? »
- « oui, ça m’arrive souvent »
- « certes, mais là, on n’a pas le temps. Alors une autre fois, merci »
du coup, elle s’est tenue bien sage.
Je lui ai posé un pansement. Je pense qu’avant de soigner les dents, il faut d’abord soigner la tête. Et elle est d’accord. Elle part en cure pour 8 semaines au bord de la mer, en pension complète. Mais elle est pas contente…
Des vacances au bord de la mer pendant huit semaines payées par la sécu, moi, ça m’irait bien.

Jeudi : dialogue de fous.
J’ai reçu un ancien officier de gendarmerie ce matin. Je retranscris la conversation de suite avant d’oublier. Je tiens à re-préciser que je n’invente rien, je rapporte exactement, mot pour mot.
Ce monsieur arrive légèrement en retard et tient à s’excuser :
- « j’ai le fils à la maison. On est en plein travaux. De l’informatique. Mais il est parti pour un décès. On a tout recopié. C’est long. Tous ces dossiers, à recopier. C’est le jeune qui est venu à la place. Mais c’est pas pareil. Il y en a partout. »
vous avez compris ? pas moi.
A la fin du soin, retour au bureau et pendant que je fais les papiers, j’entame la conversation, histoire que ça passe plus vite :
- « alors, vous avez des problèmes informatiques »
- « oui. Avec mon ancien chef de brigade on remet tout à neuf. Mais c’est pas pareil. Et puis mon fils est parti avec tous ces décès. Alors on lui a changé le disque dur. C’est que comme je suis le président de l’association et que je suis membre de tas de choses, je m’en sers deux fois par trimestre quand même. Mais j’en ai marre. Et personne ne veut reprendre le flambeau. Enfin, on arrive bien à vivre avec un infarctus. Ce que je mets sur le compte des épices. Du coté de saint Raphaël. .»
et là, vous avez compris ? moi toujours pas.
je n’ai pas contredit ni demandé d’explication complémentaire. J’ai acquiescé et il est parti. Mais de quoi nous avons parlé, mystère.

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