mercredi 10 décembre 2008
ce matin, je n’attends que trois patients pour des travaux suffisamment longs pour occuper toute la matinée. Seulement voilà, le premier ne se montre pas.
trois quart d’heures fichus en l’air. Pas même un coup de fil. Rien.
Le deuxième vient. Je fais ce que j’ai à faire et il s’en va. Ça, c’est fait.
Le troisième téléphone : il a un autre truc à faire donc il viendra pas. on rattrapera avec le rdv de la semaine prochaine. A condition que sa quenotte attende jusque là. l’assistante demande
- « vous allez bien ? »
- « euh oui. Pour l’instant je n’ai pas mal. Mais la dent s’effrite de plus en plus. Que faut-il faire ? »
- « ben, venir voir la dentiste »
pas dur, on t’a donné rdv exprès pour ça, tu vois. Sinon, tu peux essayer les prières mais c’est quand même plus hasardeux comme technique. Et pis, Lourdes, c’est qd même loin d’ici.
De ce temps, une dame vient prendre rdv pour son papa de plus de 90 ans. On lui demande s’il est au courant qu’elle lui prend un rencard.
- « pas vraiment. »
m’étonnerait qu’il se laisse trimbaler comme ça , le petit vieux. L’est peut etre antique mais l’est pas con. Il va avoir son mot à dire, le papi. Ça promet…
11h00 : matinée pourrie où nous n’avons rien fait. C’est alors que se pointe le patient de 9h00.
bijour, t’avais perdu ton chemin ?
il s’excuse et demande
- « je peux venir la semaine prochaine à la place ? »
- « oui, d’autant que le rdv est pris. »
par contre, à ce train là, ce sera pas fini pour noël. Tant pis pour lui. Je veux bien me dépêcher mais faut quand même que le patient y mette du sien aussi. Par exemple en venant à son rdv. Ils sont marrants, les gens. La dentisterie par télépathie, on n’a pas encore inventé.
Donc la matinée pourrie est finie, il est 11h20, on n'a rien fait. Je me change, je sors. Je vais en profiter pour passer à la banque puisque je n’en ai jamais l’occasion. L’assistante éteint derrière moi et se prépare à sortir.
Sur le parking, je monte dans ma voiture, je suis assise dans ma voiture, je mets le contact et tout d’un coup, j’entends :
- « docteur, docteur, vous partez ? »
- « oui »
- « ah, je veux un rdv. »
je regarde le cabinet. Tout est éteint.
Le monsieur insiste :
- « il est pas encore 11h30 et vous partez déjà ? »
m’enfin, je fais ce que je veux, nou di diou. C’est le seul avantage d’être libéral. Pas de compte à rendre à qui que ce soit, gérer son planning comme on veut.
- « vous auriez pu venir avant, non ? »
- « ben, oui mais j’étais chez ma fille et je discutais avec elle. Je me suis dit que je passerai en fin de matinée. »
on a rien glandé jusqu’alors et c’est maintenant que tu t’amènes ? ils le font exprès, je suis sure qu’ils le font exprès.
- « vous savez, vous m’aviez demandé de repasser deux mois après et maintenant ça fait trois mois. Alors, il est temps, maintenant. »
- « voui »
donc ça fait un mois que tu dois revenir, ça fait une matinée que tu tchatches avec ta fille et c’est au moment où je monte dans ma voiture que tu te radines. Ils le font exprès…
- « ben , là , c’est tout fermé, alors vous me rappellerez demain matin, hein ? allez à demain. »
et je m’en vais. Et qui je vois, explosée de rire, derrière la porte du cab ? Mlle mon assistante qui se moque de moi. On a rien fichu de la matinée et c’est au moment où je m’en vais qu’ils apparaissent….
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